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Dix choses à retenir sur l’interview de François Fillon sur France 2, « Vous avez la parole »

Photo du rédacteur: Nouvel AngleNouvel Angle

Dernière mise à jour : 4 févr. 2020


Capture d'écran Youtube


Un retour que l’on avait (presque) oublié. Sur les écrans de télévision, ce Jeudi 30 janvier à 21h, François Fillon répondait aux questions de Thomas Sotto et Léa Salamé sur France 2, presque trois ans après son échec politique. Cette défaite, F. Fillon en est ressorti blessé, criant au complot politique et au sabotage de sa campagne présidentielle. Alors que l’ancien candidat à la présidentielle de 2017 remporte haut la main la primaire de droite fin 2016 et grimpe dans les sondages, les révélations du Canard Enchaîné basculent sa montée. Le « PeneloppeGate » n’est que le commencement d’une chute amère, et chaotique pour la droite française. La polémique gonfle et empire, disqualifiant François Fillon du second tour des présidentielles. Ce même soir, le 23 avril 2017, le candidat républicain annonce son retrait de la vie politique : « Arrivera un jour où la vérité de cette campagne présidentielle sera écrite » s’est-il défendu devant ses électeurs. Trois années plus tard, un mois avant son procès où il comparaîtra du 24 février au 11 mars 2020 pour « détournement de fonds publics » , « complicité et recel d'abus de biens sociaux » et « manquement aux obligations déclaratives de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique »., il revient devant les caméras pour s’expliquer. « Je suis là pour défendre l’honneur de mon épouse et de ma famille ». Pas un procès médiatique anticipé, mais une mise au point envers les Français, et une opinion sur l’actualité mouvementée. Pour vous résumer ces deux heures d’interview, Nouvel Angle vous livre l’essentiel de cette prise de parole :


1. François Fillon ne reviendra pas en politique

La page est tournée. François Fillon l’a affirmé dès les premières minutes de l’interview, anticipant la question qui brûlait aux lèvres des journalistes. L’ancien candidat s’est depuis reconverti dans le privé.


2. François Fillon défend un « piège politique »

France 2 a retransmis d’anciennes images et interviews concernant les affaires qui ont embêté l’ancien candidat dans sa course aux présidentielles. On retrouve parmi ses proches interrogés Robert Bourgi, avocat et conseiller politique français, lui ayant offert des costumes de luxe pour une valeur de 13 000€. Ce dernier a avoué lui avoir tendu un piège. François Fillon reconnaît ne jamais avoir dû accepter ces cadeaux, et avoir rendu les costumes.

Puis, son avocat se dit très surpris par la rapidité d’une mise en examen, peu après son intervention dans TF1 : "Il n'y a qu'une seule chose qui m'empêcherait d'être candidat, c'est si mon honneur était atteint, si j'étais mis en examen".

Enfin, François Fillon affirme que le juge d’instruction était bel et bien en possession des documents attestant des preuves des travaux de sa femme comme attachée parlementaire : « Il ne les a même pas lu avant de me convoquer » s’indigne-t-il.


3. François Fillon n’a pas souhaité s’exprimer sur ses enfants

Si ce n’est que pour « les féliciter de leur courage dans cette campagne politique difficile à vivre »


Capture d'écran Youtube


4. Beaucoup de regrets

Homme blessé, souillé par la politique elle-même, François Fillon a, durant l'interview, exprimé de nombreuses fois ses regrets envers ses actes, ses paroles et ce qui s’est passé durant cette campagne, déroulée comme un « show ». Toutefois, il affirme de nouveau que l'emploi de son épouse en tant qu'attachée parlementaire est légitime.


5. Sarkozy et Hollande complices d'un complot politico-judicaire à son égard (selon F.Fillon)

Selon lui, les accusations portées par les deux anciens dirigeants (notamment Nicolas Sarkozy dans son ouvrage Passions) sont fausses, accablant son image. François Fillon évoque un jeu malsain mené entre la justice, la presse et la politique, et remet sur la table la théorie d’un « cabinet noir » à l’Elysée. Il reproche notamment à Nicolas Sarkozy de vieilles histoires de rancune, et à François Hollande une volonté de renverser la droite française.


6. François Fillon se dit inquiet pour la démocratie

À propos de l’actualité française (seconde partie de l’interview), l’ex homme politique se dit inquiet pour le devenir de la démocratie. Il déplore notamment les conséquences apportées par les contestations sociales. Parmi elles, la violence envers les forces de l’ordre, acteurs de la République qu’il défend.

7. "Emmanuel Macron va dans le bon sens"

« J’aurais été plus radical, faisant avancer les choses plus vite, mais Emmanuel Macron va dans le bon sens ». Les journalistes l’ont rappelé : le programme de François Fillon se montrait strict, beaucoup plus que les mesures prises par le gouvernement En Marche !. Parmi elles, l’ancien Républicain se dit favorable à la réforme des retraites. Petit contre-pied cependant : des archives diffusées par France 2 rappellent que François Fillon considérait la méthode de points de cotisations comme un affaiblissement progressif des pensions.



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8. François Fillon et Nicolas Sarkozy continuent de « parler ensemble » dans leur vie privée

Les rapports en politique sont longtemps restés froid et rancuniers entre les deux hommes. Entre eux, la confiance a laissé émerger la concurrence politique, jusqu’à devenir de vrais ennemis politiques. « Qui imagine le Général de Gaulle mis en examen ? » : cette phrase lors d’un meeting de François Fillon en août 2016 s’attaque directement à Nicolas Sarkozy. Elle lui est revenu comme un boomerang. Pourtant, François Fillon précise que Nicolas Sarkozy et lui continuent d’entretenir des discussions, à l’extérieure de la vie publique.


9. Pénélope Fillon n’était plus intéressée par la politique

La décrivant comme sa « première et plus fidèle collaboratrice », François Fillon a révélé que sa femme Pénélope souhaitait se tourner vers une autre voie, ce qui justifierait selon lui sa demande d’emploi à Ladreit de Lacharrière, qui l’a embauchée au sein de La revue des deux mondes. Le milliardaire a plaidé coupable en 2018, accusé d’ « abus de bien sociaux ». Aujourd’hui, de retour sur le terrain, Pénélope Fillon se présente aux municipales de la Sarthe.


10. Des avis divergents sur sa prise de parole :

Une dizaine d’éditorialistes, écrivains, journalistes et un psychanalyste (Gérard Miller) ont commenté l’interview dès la sortie de l'invité du plateau « La parole est à vous ». Des représentants des médias les plus renommés, tels que Le Monde (Fabrice Lhomme), Le Figaro (Guillaume Tabard), Marianne (Natacha Polony), Valeurs Actuelles (Tugdual Denis), France Télévisions (Nathalie Saint-Cricq) ou encore L'Express (Anne Rosencher) revenaient sur l’intervention de François Fillon. Si ses réponses n’ont pas convaincu Nathalie Saint-Cricq, triste d’entendre « les mêmes discours, la même défense après trois ans d'absence médiatique », elles semblent en sensibiliser d’autres. Nathacha Polony s’est intéressée par exemple à ce qu’il reste de François Fillon, le décrivant comme un homme blessé, anéanti par la politique qu’il ne rejoindra plus. Gérard Miller, quant à lui, le compare à un homme qui, malgré toutes les flèches qu’il reçoit, continue à avancer.


Un scénario post-procès, dans lequel les journalistes ont joué les jurés devant des électeurs en quête de vérité. Le couple Fillon affrontera une énième flèche dès le 24 février au Tribunal Correctionnel de Paris.



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