La crise sanitaire du COVID-19 modifie les habitudes quotidiennes des cohabitations entre personnes âgées et jeunes colocataires. Associations et dispositifs spécialisés mettent en place des échanges solidaires pour un contact plus soutenu entre hébergeants âgés et hébergés.
Ils ont anticipé le confinement en rappelant les consignes hygiéniques. Mais dès lors que le Président s’est exprimé, Alexandre Lamba a dû rassurer les familles des personnes âgées : « Les proches ont préféré prendre le relais, détaille le coordinateur de 1Toit2Générations. La moitié des hébergés sont retournés à leur domicile ». Ainsi, des associations comme Solidarité Habitats ont incité étudiants et jeunes professionnels à rentrer chez eux, face à l’inquiétude des personnes âgées : « Nous comprenons la situation, nous ne pouvons pas les retenir » témoigne une retraitée. Reste la question des personnes isolées, parfois sans famille à proximité. Toutes les associations recommandent un contact téléphonique régulier pour les rassurer. « Chez nous, un tiers sont restés, prévient Mathilde Duveau, directrice de 1 Temps pour toiT soit parce qu’ils sont étrangers ou en mobilité professionnelle, soit par empathie vis-à-vis de l’hébergeant parfois dépendant » Comme exemple, Mathilde cite un octogénaire atteint d’Alzheimer. Son colocataire étudiant est resté pour l’aider au quotidien.
Des précautions pour tous Les plus vulnérables suscitent l’inquiétude. Pour eux, des aides à domiciles sont déployées ou maintenues par la famille. Si le ménage ou la cuisine sont relayées par les étudiants ou des proches, les infirmières continuent leurs visites. En milieu rural, les mairies et services à domiciles restent d’excellents partenaires pour faciliter le quotidien des hébergeants. Monica Fioriello, coordinatrice de Solidarité Habitats Ardèche, compte sur leur dévouement pendant la crise sanitaire. Elle-même a envoyé quelques attestations et idées de divertissements par voie postale aux personnes âgées vivant sans Internet.
Une solidarité félicitée La pandémie du coronavirus semble renforcer les relations déjà solides entre les colocataires. Les associations intergénérationnelles continuent de maintenir le lien, et remarquent une aide régulière du voisinage. Toutes partagent leur fierté d’un élan de solidarité : « On a la chance d’avoir des étudiants plein d’empathie » se félicite Ensemble2Générations à Lyon. Pour les personnes âgées isolées, cartes postales, appels téléphoniques et autres formes de contact deviennent encore plus fréquents. Pour Alexandre, cet engagement s’inscrit comme une valeur permanente tout au long de l’année entre retraités et leurs hébergés : « On ne peut qu’en rajouter une couche » confie-t-il. Les associations maintiennent elles-aussi un contact permanent avec les hébergeants : « La relation professionnelle devient familiale » se réjouit Monica. Dans ce contexte épidémique, une nouvelle solidarité est née.
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