D’importants incendies déclenchés au cœur des forêts indonésiennes ont provoqué un pic de pollution jamais atteint auparavant. L’archipel fait face à sa pire crise écologique depuis 2015.

Le ciel rouge, l’horizon se confond avec la planète Mars pour les uns, le décor de l’enfer pour les autres. Depuis septembre dernier, un nuage toxique provenant des incendies forestiers ravage l’Indonésie, qui fait face à sa pire crise écologique depuis 2015. Les images de vidéastes amateurs enflamment la toile sur les réseaux sociaux, exposant un phénomène de pollution néfaste pour la santé au monde entier. Surprenants, parfois mêmes peu crédibles, ces paysages rouges sont dus à la dispersion de microparticules dans l’air, aujourd’hui presque irrespirable pour les populations et les animaux vivant en zones humides. Depuis janvier 2019, pas moins de 380 000 hectares de forêts sont partis en fumée, cause de sécheresse qui facilite l’inflammation de la végétation.
DES CONSEQUENCES SANITAIRES AGGRAVEES
Ces incendies impactent la qualité de l’air des pays voisins, où, en Malaisie également, la pollution a entrainé la fermeture de milliers centres scolaires ainsi que l’aéroport de Boréno (île partagée entre l’Indonésie, la Malaisie et Brunei). Les hôpitaux accueillent quant à eux des milliers d’habitants suffoquant de la sécheresse. Hormis de multiples cas de démangeaisons aux yeux et à la gorge, la plupart des patients - notamment les enfants et les femmes enceintes - sont placés sous assistance respiratoire. Ces effets sanitaires s’étendent jusqu’à Singapour, où la pollution a atteint un niveau néfaste pour la santé.
UN IMPACT ECOLOGIQUE MONDIAL
La situation actuelle locale reste d’ores et déjà une problématique internationale. L’Indonésie abrite la 3ème plus grande forêt tropicale au monde, derrière l’Amazonie et le Bassin forestier du Congo, tous deux également victimes de violents incendies durant l’été 2019. Toutefois, si ces feux forestiers s’expliquent principalement par le manque d’eau en Indonésie, ils apparaissent majoritairement volontaires au Brésil et en Afrique Subsaharienne. L’enjeu agroindustriel qui se cache derrière l’accélération de la déforestation dans la politique de Jaïr Bolsonaro favorise le réchauffement climatique. Tout comme en Afrique Subsaharienne, les espaces végétaux sont brûlés dans l’objectif de faciliter l’exploitation de matières premières, technique dénoncée par Emmanuel Macron lors du G7 à Biarritz du 24 au 26 août dernier. En effet, ces forêts, connues comme le « poumon de la planète » grâce à leur libération d’oxygène, captent du dioxyde de carbone (10% du CO2 mondial pour l’Amazonie). Celui-ci est alors rejeté dans l’air dès lors que la végétation est abattue. Souvent, selon Arthur Carpentier, journaliste à Le Monde, le feu « échappe aux contrôles des agriculteurs et dégrade en masse la qualité des terres ». Ces problématiques locales s’étendent à l’échelle planétaire en devenant le cœur des discussions diplomatiques, puisque l’impact de la pollution de l’air touche la planète entière. En Indonésie, plus de 29 000 soldats et pompiers, ainsi que 34 hélicoptères lanceurs d’eau luttent contre ces catastrophes néfastes pour tenter de limiter les conséquences écologiques et sanitaires. Plus question d’attendre la venue de la pluie, la situation climatique impacte trop dangereusement la planète et sa biodiversité.
Baby The Boss
Comments